Participer à la JE

Le Grabuge semble un cas intéressant pour plusieurs raisons qui fournissent des axes d’étude plus larges et constituent des pistes de propositions de communication :

  • La place du scénariste, notamment des scénaristes écrivains et universitaires :
    • Comment la réception d’un film impacte-t-elle l’œuvre originale ? Le prestige d’un scénariste plus connu aurait-il pu éviter au film de tomber dans l’oubli en dépit de l’entreprise d’effacement opérée par la Fox, du désaveu critique et du manque d’intérêt du public brésilien ?
  • Le Grabuge, production internationale, fait partie de la culture et du patrimoine français, brésilien et américain (la Fox consent d’ailleurs à conserver une ultime copie du film à la Library of Congress, NY) :
    • Le film ambitionne d’exporter la culture du Nordeste à l’international, avec des scènes de capoeira et une bande originale composée par Baden Powell. Le jeune compositeur brésilien est déjà célèbre, et que ce pan de son œuvre soit effacé semble paradoxal
    • Les archives de presse de la Bibliothèque Nationale du Brésil[1] donnent une idée du fort impact médiatique du film au Brésil à ce moment-là, qui paraît surprenant compte tenu de son échec à sa sortie.
    • Le film met en scène des femmes fortes et des acteurs noirs : Dina, incarnée par Patricia Gozzi, est la cheffe implacable d’un groupe d’hommes. L’acteur et cinéaste brésilien Zozimo Bulbul, qui apparaît dans le film, est un militant actif du combat contre la ségrégation raciale dans le milieu du cinéma. L’unique « star » du film, l’américain Calvin Lockhart, forme avec la jeune Patricia Gozzi un couple racialement mixte, ce qui fait du film une provocation envers le milieu de la haute bourgeoisie blanche, un digne représentant d’un cinéma engagé dans les luttes féministes, sociales et raciales.
    • Le Grabuge est un exemple oublié du cinéma des banlieues et de la jeunesse de ces années, marginale, antibourgeoise ; avec son casting mêlant professionnels et marginaux.
  • Les répercussions sociologiques et symboliques du tournage au Brésil :
    • Le film a laissé des traces qui sont visibles dans la topographie et la sociologie des lieux de tournage. Il peut être intéressant de l’étudier sous l’angle des conflits d’usages de lieux et de l’impact en termes de bénéfices et préjudices pour les communautés locales de l’installation d’un tournage dans une région pauvre comme le Nordeste des années 1960.
    • Le tournage est semé d’embuches, de mystères, qui pourraient être révélés et approfondis dans le cadre d’études historiques ou sociologiques sur les travers de l’industrie cinématographique ou la symbolique des films maudits : un mort sur le tournage, l’errance de Luntz et ses absences répétées, les raisons de l’explosion du budget, le combat juridique acharné entre D. Zanuck et E. Luntz au sujet du montage du film et de sa propriété, la disparition de la version du réalisateur, .... Il permet également d’explorer des thèmes très actuels dont la réalité n’affleure que récemment, d’un univers brutal, machiste et violent, concurrentiel, sexualisé, frustrant et au sein duquel les actes et les éléments les plus perturbants sont tus.
  • Pourquoi et comment valoriser les archives non-audiovisuelles du cinéma ?
  • Les liens entre réalisateurs et producteurs dans les années 60-70.
  • Les productions internationales de fims d’auteurs.
  • Le droit du cinéma.
  • Le mythe du director’s cut.
  • Autres thématiques qui vous semberaient en rapport avec le thème de notre JE

 Quelques références autour du Grabuge :

  • Film documentaire : Ferry, Michel, Don’t say yes until I finish talking, 2013
  • Bande dessinée : Frey, Julien, Avec Edouard Luntz, Futuropolis, 2018
  • Marie, Michel et Thomas, François (dir.), Le mythe du director’s cut : ciné-lieux, coll. : Théorèmes, Presses Sorbonne Nouvelle, 2007
  • Jean Duvignaud, Le ça perché, Stock, 1976
  • Il existe de nombreuses références sur le cinéma d’auteur international, brésilien, la sociologie du cinéma, les échanges culturels…

Pour participer :

Les propositions de communications devront être en français, et de 500 mots maximum. Elles doivent comporter une courte bio-bibliographie et préciser le format de la communication (voir ci-dessous). Elles sont à déposer sur le site sciencesconf.org. 

Divers formats de communication sont acceptés le jour de la conférence. Il est possible de proposer :
- Un poster : 10 à 15min de présentation
- Une communication courte : autour de 15min
- Une communication longue : 20min à 30min

Délais :

Soumission des propositions jusqu’au 15 Avril 2024
Notification d’acceptation de la proposition : 03 Mai 2024

Organisateurs de l’évènement et comité de sélection des propositions :

Laurène L’HERMITE, CRHIA – UR 1163, La Rochelle Université laurene.l_hermite@etudiant.univ-lr.fr 
Cécile CHANTRAINE-BRAILLON, CRHIA – UR 1163, La Rochelle Université cecile.chantraine_braillon@univ-lr.fr 
Michel FERRY, Documentariste et Directeur du cinéma Les Carmes à Orléans

Partenaires :

Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (CRHIA, UR 1163) – La Rochelle Université 

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